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Engagement
En ce qui a trait aux émotions

La NON-RECONNAISSANCE du décès :

La conscience reste incrédule, quand bien même la réalité, nue et sans concession, s’impose avec violence. Sans qu’on parvienne encore à mettre des mots sur ce qui est en train de monter en soi, on ressent, poussé par l’instinct de conservation, le besoin urgent de se protéger. On ne sait pas encore vraiment de quoi, mais dans le tréfonds de son inconscient, les premiers mécanismes de protection se mettent déjà en place.

Cette étape est donc à comprendre comme un moyen de se protéger contre l’énormité de ce qui vient de se passer. Ce temps de « protection psychique » va permettre d’intégrer le premier niveau du deuil : reconnaître qu’on a perdu quelqu’un qu’on aimait. C’est seulement plus tard qu’on devra se confronter à un deuxième niveau : reconnaître que cette perte est définitive.

Pour l’instant prime cette idée : « NON, CE N’EST PAS POSSIBLE! » que l’on crie, face à une incontournable évidence. C’est comme un mauvais rêve, un cauchemar dont on va bientôt se réveiller, et cette disposition d’esprit peut persister pendant quelques heures ou pendant quelques jours… On sait intellectuellement, « dans la tête » que la personne est décédée, mais cette prise de conscience n’a pas encore atteint des niveaux plus « viscéraux » où on réalise pleinement, « avec ses tripes », qu’on a bel et bien perdu cette personne.

On a besoin d’arriver par nous-même à ce constat irréversible, en le laissant lentement se distiller en nous, et il est clair que ce délicat processus doit être respecté, même s’il demande plusieurs jours pour s’accomplir.

L’ANESTHÉSIE DES ÉMOTIONS :

Cette première étape de choc et de déni relatif explique le comportement de la personne en deuil durant les premières semaines de sa perte. On est parfois étonné par sa surprenante capacité à accuser le coup des événements, on s’étonne même de l’absence de toute émotion intense. L’abattement et la tristesse sont certes présents, mais une sorte d’ « anesthésie » affective s’empare de l’esprit.

Une adolescente raconte par exemple qu’elle avait l’impression d’avoir un « cœur de pierre » car elle se sentait incapable d’éprouver quoi que ce soit après la mort de son père.  Elle avait pris la décision de porter des lunettes noires à l’enterrement pour cacher des yeux secs d’où ne coulait aucune larme et pour dissimuler sa honte à ne rien ressentir.

Cette « mise à distance » de toute émotion doit être perçue comme un « allié » qui permet d’entrer, à son propre rythme, dans le processus de deuil. Même s’il paraît déconcertant au début, il ne faut jamais oublier que ce mécanisme inconscient est un puissant moyen de se préserver contre la violence d’une trop grande douleur et qu’il cédera que quand on se sentira, à tous les niveaux de son être, capable d’y faire face.

LE BESOIN DE VOIR POUR CROIRE :

Il est des circonstances où il est beaucoup plus difficile de sortir de ce sentiment de déni et d’incrédulité face à la mort d’un proche : quand, au téléphone, on annonce à des parents que leur fils s’est tué en montagne, en tombant dans une crevasse inaccessible aux secours, alors qu’il les a quittés en pleine forme quelques jours auparavant, ou que l’on annonce à quelqu’un qu’un ami s’est perdu en mer au cours d’une tempête, leur esprit se refuse à accepter une telle absurdité. On a besoin de voir pour croire, car, sans confirmation visuelle, comment faire taire ce doute insidieux qui fait, sans cesse, espérer un possible retour.

Voir le corps sans vie est un moyen de dépasser le premier niveau cité plus haut : RECONNAÎTRE LA PERTE. Les liens qu’on a avec la personne décédée se dénouent un à un, voir le corps permet de réaliser que les liens du regard, du toucher, de la parole sont maintenant rompus. Même si on refuse d’accepter cette réalité, la vision du corps pose crûment le fait qu’ils sont irrémédiablement coupés. Dans cette perspective, on comprend mieux la signification de ce rituel oublié qu’était la « veillée des morts ».

Il est intéressant d’ouvrir ici une parenthèse qui concerne tous les rituels qui font suite au décès (cérémonie, faire-part, remerciement, réunions de famille, annonce du décès dans les journaux, etc.…). Ces rituels n’ont pas seulement une signification psychologique, ils ont une signification sociale. Ils aident à s’identifier soi-même comme étant en deuil individuellement et socialement. Cela a deux conséquences : la première est de se sentir connecté à une communauté : c’est une véritable protection pour la personne en deuil. La seconde est qu’on se voit dorénavant accorder le droit de vivre son deuil.

N.B. La prochaine parution portera sur le silence et la décharge des émotions. 

 

Engagements
Deuil-Amis-Jo

L'organisme
Feuillet publicitaire
Formation sur le deuil
Définition
Durée du deuil
Réactions au deuil
Étapes selon "Lamer"
Comment se vit un deuil
Réactions normales au deuil
Choc et déni
Les émotions
Émotions et réactions après une perte
Silence dans les émotions
La culpabilité dans le deuil
La honte dans le deuil
Dépression et désespoir
Les enfants et la mort
20 ième anniversaire de fondation de D.A.J.
Le décès de l'enfant
Différence pour chaque parent
Et les grands-parents
Mortalité périnatale
Perte du conjoint

Engagements

Le tour du Jardin (accueil)
Vol. 14 No. 1 Juillet. 2018

Agathe Beaudry, ssccjm
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