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Deuil-Amis-Jo

Les enfants et la mort

Auparavant, on expliquait aux enfants que la cigogne avait apporté une petite sœur ou un petit frère, maintenant ils apprennent très tôt comment on fait les enfants, comment on vient au monde. Mais quand grand-père (ou un ami) meurt, on leur raconte qu’il dort ou qu’il est au ciel avec Jésus ou avec les anges.

« L’enfant ne peut être épargné de la perte » (Keirse) … que ce soit par suite d’un décès ou de la mort d’un ami, d’un parent ou d’une connaissance. Tous les gens sont d’accord qu’on ne peut éviter ces expériences de deuil aux jeunes ou aux adolescents. Le seul choix possible est dans la manière de les aider à traverser ces situations de perte et de deuil.

De la même façon que les adultes, les enfants et nos adolescents passent par une gamme d’émotions devant un deuil ou une perte. Pour les aider il nous est nécessaire de savoir par quelles étapes de leur développement ils sont rendus dans leur développement personnel, et par quelles réactions se situent les jeunes, en regard d’un deuil. Et ce « savoir » nécessaire est inutile si l’adulte approche l’enfant sans respect ni attention.

Comme adulte, le deuil qui vient parfois briser nos rêves, nous atteint alors que nous avons terminé notre développement personnel; chez le jeune ou l’ado, une perte importante croise souvent un développement en cours. C’est le cas quand le deuil est non accompagné chez le jeune; il vient parfois handicaper ou bloquer le développement en cours chez lui. Et si nous accompagnons adéquatement l’enfant aux prises dans un deuil, il exprime, à son rythme, des émotions et des questions, lesquelles peuvent nous surprendre, parce que inattendues et hors conversation, mais très vraies. Il est bon de relever ces dires et d’encourager l’enfant à les exprimer, soit par le dessin s’il est très jeune, ou dans un dialogue, si cela nous semble approprié. Chez l’ado, le laisser libre et l’encourager à s’en ouvrir à une personne en qui il a confiance, quitte à ce que ce soit un « non professionnel ». L’importance est qu’il soit en confiance, lui... . Un adolescent me confiait : « À la mort de ma mère, la personne qui faisait l’entretien des locaux scolaires demeurait parfois un certain temps, simplement, écoutant ce que je voulais bien lui dire. Sa présence calme et sa compréhension m’ont fait énormément de bien et me protégeait d’un désespoir encore plus profond. »

L’ado qui me dit ces phrases affirme également : « Il avait l’air de ne pas m’écouter, mais l’important est que je pouvais me dire sans chercher mes mots, et dans un vrai dialogue ». 

Ces notions sur le deuil des enfants et des ados sont très brèves. J’ajouterai simplement quelques caractéristiques sur les réactions des enfants en deuil, selon leur âge :

Pendant les premiers mois de la vie : Le bébé pleure quand il manque de soins, mais une bonne compréhension et les soins adaptés arrivent à l’apaiser assez rapidement.

Entre six mois et 2 ans : Comme leur tristesse n’apparait qu’occasionnellement, on croit que le deuil ne les atteint pas. Au contraire, en adoptant des attitudes régressives (ils s’accrochent aux jupes des adultes, ils cherchent l’attention, pleurent plus souvent…. Etc.), ils se demandent si la personne décédée va revenir et ce qu’elle fait dans le ciel, ils se sentent abandonnés. Cette révolte peut s’adresser au parent décédé, mais aussi au parent survivant si ce dernier s’enferme dans son deuil et n’accorde plus les soins nécessaires à l’enfant.

Les enfants âgés de 5 à 8 ans : Ces enfants comprennent déjà mieux la notion de la mort et savent que la personne décédée ne revient pas. L’important qu’il faut nous dire est que ces jeunes ne savent pas quoi faire avec cette compréhension. Ils ont besoin d’une autorisation expresse et d’une aide pour exprimer leur tristesse. Il faut les inviter souvent avant qu’ils se sentent suffisamment en sécurité pour parler de leurs émotions. La peur de perdre d’autres membres de leur famille, de ne pas être comme leurs amis, peut les bloquer et les marquer jusque dans leur âge adulte. Il est bon, toutefois, de ne pas harceler l’enfant sur le sujet.

Entre 8 et 12 ans : L’enfant est moins dépendant de l’adulte, mais cette autonomie demeure très fragile. Elle se manifeste la plupart du temps par une irritation, une révolte, donnant l’apparence de force, et que nous, les adultes, interprétons comme un comportement difficile. À cet âge, les jeunes nient bien souvent leur tristesse ou leur détresse. Ils s’intéressent aux autres ou sont agressifs envers nous. Certains aussi, ont besoin de retrouver une sécurité perdue ou une relation de confiance avec un adulte, pas nécessairement avec le parent.

Les adolescents : Les ados sont souvent tellement perdus, qu’ils peuvent regretter l’enfance où ils avaient le sentiment d’être à l’abri de la mort. La pression sociale les incite à se comporter davantage en adulte, en refusant de communiquer avec eux, et un manque de connaissance de ce qui est accepté socialement retarde et brouille leur ouverture à quelque personne de bonne foi voulant leur donner de l’aide. Il nous faut penser également que l’ado peut être mêlé entre ses problèmes de dépendance, de culpabilité, de sexualité ou d’émotivité. Toutes ces situations peuvent l’empêcher de traverser sainement cette période qu’est le deuil.

Il est donc important de saisir les différentes réactions liées à l’enfant et à l’adolescent. Il ne faut également prendre toutes ces descriptions trop au pied de la lettre. Le développement de chaque enfant est particulier et la traversée d’un deuil reste individuellement vécue par tous les enfants et les ados. Notre responsabilité, à nous, comme adulte, est de les accompagner le plus adéquatement possible, et de recourir à de l’aide sans honte ni trop hâtivement parfois.

Respectons leur vécu, demeurons disponibles pour les accompagner, laissons du temps pour que se vive sainement la traversée de leur deuil, et ne faisons pas de drame là où la vie ne le demande pas.

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Vol. 14 No. 1 Juillet. 2018

Agathe Beaudry, ss.cc.j.m.
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