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Deuil-Amis-JoMortalité périnatale |
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Par mort périnatale, on parle de décès qui ont lieu autour de la période d’accouchement, i.e. d’enfants qui viennent au monde et meurent dans les premières semaines suivant la naissance. On traverse le deuil de quelqu’un d’à peine connu, qu’on peut à peine se représenter. En outre, s’il y a quelques images, celles-ci n’existent que pour les parents et un petit nombre de professionnels. On a peu vu l’enfant, on ne l’a jamais vu, ou s’il est mort dans l’utérus, le voir réellement est important pour avoir une conscience claire de la perte. La mortalité périnatale a quelque chose d’un « non-événement », de quelque chose qui ne s’est pas produit. Un jour, des parents sont retournés après 12 ans à l’hôpital pour demander ce qu’on avait fait de leur enfant mort-né qu’ils n’avaient jamais vu. La mort d’un nouveau-né ne signifie pas seulement la mort d’un être cher. Il y a plus, et cela peut renvoyer à un échec de parentalité et provoquer une perte d’estime de soi. C’est pour cela que les parents ont besoin d’aide et d’attention de la part des intervenants professionnels. Il est bon pour les parents de prendre l’enfant dans leurs bras, de le bercer, de lui donner un nom. Il n’est pas utile de précipiter un rituel funéraire dans les premiers jours, laissons le temps aux parents de traverser ce deuil, d’en parler, de permettre à la mère de récupérer ses forces physiques et psychologiques. Il peut être important de conserver des souvenirs (photo, épi de cheveux, petit vêtement, etc…) ils servent à verbaliser ce que la famille a vécu d’émotions et de stress au cours de ce deuil. Avec le temps on prépare une courte cérémonie qui reflète la dignité de cet enfant que la mort est venue nous ravir, et aussi l’amour que la famille lui accorde. La liturgie met des mots sur le vécu des parents, de la famille, et leur permet de reprendre un certain contrôle de leur vie. Il est appoint de dire aux parents : « D’autres parents ont ressenti la même chose que vous. C’est important que vous en parliez. » Un père a souvent besoin d’un encouragement plus explicite pour évoquer ses émotions. On peut leur dire également qu’homme et femme ne réagissent pas au même rythme, le lien émotionnel avec l’enfant étant différent, les réactions le seront aussi. Lors d’une grossesse ultérieure, il est important que l’expérience de cette perte puisse être réabordée. Beaucoup l’évitent et laissent peu de place aux parents pour parler de ces émotions; dans le fond d’eux-mêmes, les parents savent bien que personne ne peut les assurer que tout se passera très bien… il est important de prendre leurs inquiétudes au sérieux, et leur dire qu’ils peuvent exprimer leurs inquiétudes. Ici, la mère voit davantage le passé, tandis que les autres membres de la famille regardent l’avenir. Les rassurer en tenant compte du présent, est bon et salutaire. Être en deuil de cet enfant est aussi nécessaire que de l’être d’un enfant qui a vécu plus longtemps. Portons dans notre prière ces parents qui traversent un tel deuil… il est aussi difficile à traverser qu’une autre sorte de deuil. Au prochain article, j’aborderai la mort du conjoint. |
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Engagements
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| Agathe Beaudry, ss.cc.j.m. | |||||||||||
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