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Heureux les affamés et assoiffés de justice
car ils seront rassasiés.

Deux 2 attitudes importantes

Selon Matthieu

Faim et soif de la justice

Les chemins de sainteté

Temps d'intégration

LES BÉATITUDES

Les Béatitudes
Les Béatitudes, en général
Le bonheur à la manière de Jésus
Heureux les pauvres
Heureux les affamés
Heureux les cœurs purs
Heureux les doux
Heureux les miséricordieux
Heureux les artisans de paix
Heureux les affligés
Heureux les persécutés
L'homme et la femme des Béatitudes

Dans notre recherche du Bonheur, la 1ère béatitude « Heureux les pauvres en esprit, les pauvres de cœur », nous situe dans notre condition d’être humain limité, ayant des manques de toutes sortes et des misères profondes…

DEUX ATTITUDES IMPORTANTES

Deux 2 attitudes importantes à faire sienne pour vivre notre réalité humaine :

1) crier vers Dieu, faire appel à son aide, nous ouvrir à Lui…

2) s’ajuster à Dieu, pour orienter notre vie vers Lui dans un effort sérieux d’ajustement et c’est la béatitude. « Heureux les affamés et assoiffés de Justice, ils seront rassasiés »

Être juste ? C’est être ajusté, alors quand nous entendons ces paroles de Luc : « Heureux êtes-vous vous qui avez faim maintenant », c’est différent des paroles de Mt 5,6 « Heureux les affamés, les assoiffés de Justice » qui se traduisent : « Heureux les affamés et les assoiffés de sainteté ». Cette béatitude nous ouvre à une sainteté possible… et se comprend : « Heureux les personnes qui désirent avec ardeur vivre comme Dieu le demande car ils le seront ». N’est-ce pas une promesse merveilleuse ? Qui parmi nous en effet ne désire pas intensément la justice, la sainteté ? Selon Dom Dupont, le spécialiste par excellence des Béatitudes, Matthieu quand il emploie le mot justice veut dire : « faim et soif intérieure de la sainteté », il spiritualise.

Pour Matthieu, la justice dont il parle ne va pas dans le sens courant de ce mot donné par notre société contemporaine, qui désigne la justice par :

-   le respect des droits humains;
-   l'égalité salariale;
-   le partage équitable des biens.

Aujourd'hui parler de justice, c'est d'abord parler de justice sociale.

N'oublions pas que la faim de Dieu, si elle est authentique, se vit en faisant sienne la faim des personnes. Se rapprocher de Dieu, c'est se rapprocher aussi des autres. Rappelons-nous que Matthieu s'adresse à des personnes qui ont fait l'expérience de Jésus-Christ; et pour plusieurs, elles ont été témoins des temps d’intimité que Jésus vivait avec son Père… Jésus allait vers le Père et son Père le retournait vers ses frères et sœurs.

Pour mieux comprendre l'expression "avoir faim et soif de justice" nous consultons les attaches bibliques de l’Ancien et du Nouveau Testament; elles vont nous aider à découvrir que cette expression s'utilisait déjà dans un sens spirituel dans l'Ancien Testament, même lorsque l'objet de la faim et de la soif n'était pas la justice. Désirer la justice veut dire, chercher Yahvé. Les psaumes 42 et 63 sont le type de cette soif des eaux vives, celles-là mêmes que le Christ promet solennellement à la Samaritaine.

Autres psaumes : 17,15; 42, 2-3 ; 63, 2-3. Dans Isaïe 51, 1-3 on lit : « Écoutez-moi, vous qui désirez la justice, vous qui cherchez Yahvé. » Et dans Amos 8,11: « Voici que des jours viennent - oracle de Yahvé - où j'enverrai la faim sur la terre: non pas une faim de pain, non pas une soif d'eau, mais la soif d'entendre les paroles de Yahvé ».

Ce texte de la prophétie d'Amos distingue expressément la faim et la soif physiques, de la faim et de la soif spirituelles de la Parole de Dieu; don de Dieu à l’humanité, celles-ci étant envoyées comme don de Dieu. Nous savons que la Parole du Père "envoyée" par Lui, c'est son Verbe incarné.

La Béatitude se termine par : ILS SERONT RASSASIES… donc QUELQU'UN les rassasiera. Les psaumes reconnaissent en Dieu ce Père nourricier, tant au niveau matériel (le psaume 104,14-15.27;  145, 16-16; 147, 8-9) qu'au niveau spirituel. La preuve est : la subsistance du peuple d'Israël pendant 40 ans. Le psaume 107 rappelle que dans chacune de nos vies spirituelles, l'histoire du peuple d'Israël se répète : il y a un Exode, une traversée du désert toujours accompagnée d’une nourriture donnée par Dieu. Mais le sens de l'expression "avoir faim et soif de la justice" sera, éclairé par l'Évangile de Matthieu.

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SELON MATTHIEU

Quel sens Matthieu donne-t-il au mot "justice" ?

Hors du contexte des béatitudes, et hors du sermon sur la montagne, on trouve le mot "justice" deux fois en Matthieu :

1. – Soit en Mt 3, l5 Baptême de Jésus. Jésus arrive de la Galilée au Jourdain pour être baptisé par Jean. Jean dit: « C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi, et toi, tu viens à moi » Jésus répond: « Laisse faire, pas maintenant car c'est ainsi qu'il nous convient d'accomplir "toute justice" » c.à.d. la volonté du Père dans le plan du Salut… peut-être que Matthieu pense à la «Justice nouvelle» proclamée dans le sermon sur la montagne…

2. – Mt 2l, 28-3l Les deux fils envoyés à la vigne : l’un dit oui et ne va pas travailler – l’autre dit non et il va travailler à la vigne) et Jésus demande : « Lequel des deux a fait la volonté du Père? » Dans ces deux textes, le mot "justice" s'applique à une conduite de vie qui se vérifie dans la fidélité à la volonté divine. C’est la conformité à cette volonté qui rend la personne juste. La justice selon Matthieu consiste à faire tout ce que Dieu réclame ou, en d'autres mots, à adopter une "conduite entièrement conforme à la volonté divine et agréable à Dieu". En fin de compte, le but ultime de la justice: « c'est d'être parfait comme le Père céleste est parfait. » (Mt 5,48)

Avant la venue de Jésus, le Lévitique 19, 2 contenait cette exigence : « Soyez saints car moi le Seigneur votre Dieu, je suis saint » Pratiquer la justice, c'est donc se conformer à la volonté du Père. Et la justice à garder couvre autant les rapports avec Dieu que les rapports avec les autres. Pour m'ajuster à Dieu dans mes rapports avec les autres il serait bon de me poser la question: Que ferait Jésus s'il était à ma place ?

On pourrait paraphraser cette béatitude en disant : Bienheureuses les personnes qui désirent ardemment que la volonté de Dieu s'accomplisse et qui font concrètement des gestes qui actualisent leur désir, car Dieu les rassasiera dans son Royaume. Désirer de tout son être faire la volonté de Dieu devient alors synonyme d'avoir fait l'option que Dieu est premier dans ma vie; que toute parole et tout geste n'ont d'autre but que de rendre ce Dieu vivant et visible. Si ce désir ne s'exprime pas par des attitudes et des gestes concrets, notre vie est insignifiante… fade…

DE QUEL ORDRE SONT MES FAIMS, MES SOIFS ?
QUELLE EST LA PLACE DE DIEU, DE L’UNIQUE NÉCESSAIRE DE l’ÉVANGILE ? Dans ma vie ?

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FAIM ET SOIF DE LA JUSTICE

La faim et la soif de la justice peuvent surtout s’exprimer en termes d'actions. Alors, faire la volonté de Dieu devient synonyme de pardon, de partage, d'amour... de gestes concrets dans la vie d'une personne qui agit, non par humanisme ou pour sa propre gloire, mais parce qu'elle veut réellement être fidèle à ce que Dieu attend d'elle en vivant selon l’Évangile du Christ; gestes qui peuvent à certains moments illuminer son entourage et permettre à d'autres personnes de découvrir le visage de Dieu, mais gestes posés par une personne faible et pécheresse. Voilà pourquoi désir et gestes de justice sont tous deux importants;

-   un désir plus fort que la faiblesse de la personne;

-   et des gestes concrets qui actualisent et revitalisent sans cesse le désir.

La question fondamentale à laquelle nous accule, en fin de compte, la béatitude de la faim et de la soif de la justice est celle-ci :

Qui est Dieu pour MOI ?
Et quelle place doit-il occuper ou occupe-t-il dans ma vie ?

Georges Dor chante : "C'est tous les jours que je choisis de te dire je t'aime"…

C’est tous les jours que je me laisse choisir et aimer par le Christ Mort et Ressuscité; C’est tous les jours que j’accepte de suivre le Christ de l’Évangile avec ses exigences …

Qu’est-ce qui passe en premier dans ma vie : le travail, les rencontres sociales, professionnelles, la prière, ma vie communautaire, ma vie familiale ? On a toujours le temps pour réaliser ce que l’on aime…

De quoi, de qui Jésus a-t-il faim et soif ? « Ma nourriture, dit-il, c’est de faire la volonté de mon Père » Or la Volonté du Père c'est que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la Vérité. « Rassemblés les enfants de Dieu dispersés ». Cette parole révèle l'attitude profonde de Jésus pendant sa vie terrestre.

Jésus est le "juste" c.à.d. celui qui tout au long de sa vie et jusqu'à sa mort a parfaitement accompli les désirs de son Père. Jésus pendant son passage sur la terre a été affamé et assoiffé de justice. Être affamé de la justice de Dieu comme Jésus, c'est avoir faim de son Père chaque jour...

Marie dans son Magnificat affirme : « Il a comblé de biens les affamés » (Lc l, 53). Marie appartenait au peuple des "pauvres" qui avaient vraiment faim du Messie et qui ne se croyaient pas capables de s'approprier par eux-mêmes la sainteté. De Joseph on dit qu'il est un "homme juste" ajusté à Dieu dans le sens le plus fort du mot. Jésus voyait quotidiennement Joseph vivre cette justice apparentée à la sainteté. Il s'en imprégnait à longueur de journée. « Joseph n’était pas seulement quelqu’un qui vivait dans l’amour de Dieu et de ses semblables, ce qui l’habitait régulièrement c’était son désir de disponibilité au Seigneur pour être et faire ce qu’il attendait de Lui. C’était quelqu’un qui était et qui faisait ce que le Seigneur voulait de lui. » Jules Beaulac

Marie et Joseph, comme Jésus, ont vécu cette recherche de communion à Dieu, recherche faite de foi et de fidélité au Père... Ils ont ajustés leur vie en conformité avec celle du Père, quoi qu'il en coûte. Cette justice que le Seigneur veut pour nous ce n'est rien de moins que la justice qui s'apparente à la sainteté elle-même... celle d'être ajusté à Dieu comme Marie et Joseph qui faisaient ce que Dieu voulait d'elle et de lui... C'est le sens premier et radical de cette Béatitude. « Notons qu'il ne s'agit pas d'un simple petit désir de sainteté mais il s'agit plutôt d'un immense désir, d'un besoin énorme, de sainteté », comme l'écrit Jules Beaulac  dans son livre sur les Béatitudes.

Par cette béatitude, le Seigneur nous invite à cultiver notre besoin de vivre selon ce qu'il attend de nous, à développer et à entretenir notre désir d'être saints c'est-à-dire d'être sanctionnés ou approuvés par Dieu. Avons-nous en notre coeur et en notre vie un tel désir de devenir des saintes, des saints, des icônes de Dieu ? Regardons cette biche qui a soif d'eau vive...Ps 42,2 La sainteté à laquelle le Seigneur nous appelle c'est de vivre avec le Christ, par le Christ et dans le Christ, comme nous le dit St Paul... voilà la véritable sainteté chrétienne...

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LES CHEMINS DE LA SAINTETÉ

Les chrétiens sont des gens en amour parce qu'ils se savent aimés de Dieu tels qu'ils sont. N'oublions pas c'est l'amour qui transforme les personnes; l'amour que l'on reçoit et l'amour que l'on donne... Regardons l'aveugle de l'Évangile; pour devenir lumière, pour marcher dans la lumière, que fait-il ? Il ne commence pas par chasser les ténèbres de sa vie, il va d'abord vers la lumière, vers le Seigneur... Il se laisse pénétrer par la lumière du Seigneur et il voit de plus en plus clair... Ainsi en est-il de l’amour que le Seigneur est toujours disposé à nous donner… Il s’agit pour nous de nous exposer à la lumière de cet amour. Il n'y a pas de recettes de sainteté dans ce domaine... il y des chemins de sainteté que le Seigneur lui-même nous a indiqués:

  1. Le chemin de notre propre coeur "Si quelqu'un m'aime mon Père et moi nous viendrons et nous ferons chez lui notre demeure ". (Jn 14,23)
  2. Le Chemin de la Parole de Dieu "L'homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole venant de la bouche de Dieu".
  3. Le chemin de l'Église elle-même (rassemblement) "Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux" (Mt 18,20) Il y a évidemment nos assemblées dominicales mais il y aussi nos repas pris ensemble – nos réunions – etc.
  4. Le chemin des pauvres de l'autre "Chaque fois que vous l'avez fait au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous l'avez fait". (Mt 25,40)
  5. Le chemin de l'Eucharistie "Je suis le Pain vivant descendu du ciel" (Jn 6,51) Il y l'Eucharistie célébrée (messe) l'Eucharistie consommée (la communion au corps du Christ) L'Eucharistie contemplée.

Voilà autant d'adresses où nous pouvons rencontrer le Seigneur.il y en a bien d'autres... mais celles-là sont à notre portée. Regarder Jésus nous permet de s'ajuster au Père et de prendre l'attitude qui plaît au Père. Comme pour les autres béatitudes, on entre progressivement dans la béatitude : "Avoir faim et soif de la justice" qui veut dire : aspirer à une vie parfaitement conforme à ce que le Père veut que nous soyons des vrais fils, ses vraies filles, qui sont d’autres Jésus en la terre.

«Heureux donc, ceux qui ont faim et soif d'être des justes, car ils seront rassasiés » c'est notre espérance chrétienne. Les affamés, les assoiffés ont comme promesse : ils seront rassasiés... Ils le seront au plus haut point dans la vision éternelle, quand ils verront Dieu tel qu'il est comme dit le psaume l6 : « je serai rassasié quand apparaîtra ta gloire.» Là, il ne restera rien à désirer: « Il rassasie de biens ton désir, et le désir du juste lui sera accordé.» Ps l02, 5 ;

Être ajusté à Dieu dans le concret de la vie c'est appliquer ce que l'Évangile nous enseigne… C'est s'habiller le cœur chaque jour en prenant les mesures de Dieu… C'est avoir des réflexes évangéliques… avoir l'échelle des valeurs de Dieu… Il faut me convertir, me retourner, me détourner de moi-même pour me tourner vers Dieu…

Heureux les affamés et assoiffés de Justice car ils seront rassasiés…

« Dieu regarde chacun de nous comme un saint à construire. Jésus en a les moyens et en est le chemin. L'Esprit est en train de le réaliser ou de l'offrir à tous par l'Église, prolongement et actualité du Christ pour nous, en nous, par nous, les sacrements, ses lieux, ses chemins, ses signes. C'est la béatitude de la faim, de la soif, de l'amoureux de Dieu. Cette béatitude nous fait progressivement vivre notre quotidien, comme un désir goûté toujours plus, de la rencontre et de la communion définitive avec le seul Saint, très Saint, Dieu. De telle sorte que nous devenions toujours plus dégagés de l'aspect pénible de nos souffrances pour mieux les vivre dans l'amour. »

Raymond Truchon, Aujourd’hui les Béatitudes.

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TEMPS D’INTÉGRATION

Relire le Sermon sur la montagne Mt 5, 1-48 en changeant le mot JUSTICE par celui de SAINTETÉ…

Suis-je vraiment un affamé ou une affamée de l’Évangile, de la Parole de Dieu ?

Quelqu’un a écrit : « Les chrétiens sont des gens EN AMOUR »…

Suis-je encore en amour avec Jésus Christ ?

Comment cela se manifeste-t-il ?

Sr Lise Marsan, ss.cc.j.m.
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